Amputé des deux bras, il y a trois ans, à la suite d’une électrocution, Louis Derungs, un jeune Morgien de 22 ans, raconte avec courage sa quête incessante de l’autonomie et le vertige d’une existence bouleversée.
Cette nuit d’automne, il pleuvait des cordes. Il a pris le taxi jusqu’à la gare de Morges. De la suite, on ignore tout ou presque. Il n’est pas monté sur un wagon, mais a-t-il voulu prendre un raccourci? S’est-il approché trop près d’une caténaire? Que s’est-il passé? On ne sait pas. Un éclair, 15 000 volts, qui zèbre la nuit et puis le trou noir.
L’arc électrique a calciné 45% de son corps avant de ressortir par les pieds, le pronostic vital engagé: on demande à ses parents s’il faut vraiment tout faire pour le sauver. La réponse est «oui».
Louis a survécu mais une semaine après l’accident, ses bras, trop sévèrement brûlés, ont dû être amputés. Quand Louis s’est réveillé du coma, il ne savait pas qu’ils n’étaient plus là.
Louis a quitté le CHUV pour la clinique romande de réadaptation de la SUVA. Un univers où chacun est concentré sur son corps, ses limites et les projets d’un avenir à reconstruire.
Depuis il a pu mettre des mots sur ses maux, il nous livre son histoire, le témoignage bouleversant d’un jeune homme de 22 ans qui a repris goût à la vie…