Luc-Antoine Baehni, directeur-général de la Compagnie Générale de Navigation sur le Lac Léman (CGN) depuis 2000, est diplômé de l’EPFZ et titulaire d’un MBA lausannois.
Il rappelle que la Compagnie est âgée de 138 ans et qu’elle eut son premier siège à Morges avant de déménager vers Lausanne où le charbon était plus accessible.
Les missions de la CGN sont
- l’aide au tourisme par la présence de 8 bâtiments Belle Epoque sur le lac qui sont maintenant monuments historiques (300'000 passagers pour 2010, env. 21%)
- le transport public (1'700'000 passagers) dont les 4 lignes transfrontalières quasi saturées, en augmentation de 31% ces 8 dernières années. A eux seuls, cinq des 42 ports ou débarcadères assurent 75% des embarquements.
- la conservation du patrimoine (8 bateaux Belle Epoque). Un crédit vaudois de 21 millions a été voté pour réparer ceux qui sont en rade.
A cette flotte historique il convient d’ajouter 5 bateaux «modernes», 4 vedettes et 2 navibus. Ces deux derniers consomment fort peu et leur bilan écologique est exceptionnel.
La Compagnie crée un chiffre d’affaires de 33 millions de francs qu’elle couvre à 80% par ses recettes billets, ce qui est assez rare dans le transport public, et un capital action de 36 millions. En 2010, sa flotte a parcouru 517'000 kilomètres et transporté 1,85 millions de passagers.
Le déficit est couvert par les subventions vaudoises (58%), genevoises (19%), valaisannes (4%) et françaises (13%) et l’aide apportée par l’association des amis des bateaux vapeurs.
L’avenir de la CGN s’oriente vers l’ouverture de nouvelles lignes transfrontalières et l’achat de nouveaux bateaux (trimaran). La partie transport public sera séparée du patrimoine. Une holding chapeautera une société immobilière Belle Epoque d’une part et une CGN vouée à l’exploitation d’autre part ; la première mettra gracieusement ses bâtiments à la disposition de la seconde.