Gilbert Folly nous présente l'orateur du jour. M. Eperon est né en 1973, a passé par le Gymnase cantonal du Bugnon, section langues modernes, obtient ensuite une licence en sciences politiques à l'Uni de Lausanne, puis à l'Institut des Hautes Etudes en Ad-ministration publique où il décroche le prix du meilleur master 1998.
S'ouvre ensuite une carrière qui va le conduire du Département fédéral des Affaires Etrangères au poste de chef de service de l'économie, logement et tourisme de l'Etat de Vaud, en passant par celui de rédacteur de l'Année Politique suisse à l'Université de Berne, et celui de délégué du gouvernement vaudois auprès des instances fédérales.
Conseiller de la confrérie du Guillon, le monde viti-vinicole ne lui est pas étranger, puisqu'il fut coordinateur des gouvernements cantonaux romands dans la démarche auprès de la Confédération sur les impacts des accords OMC sur la viticulture indigène
Lionel Eperon, parmi diverses passions, exerce ses talents de chanteur depuis 1988 pour la partie vocale de l'ensemble Pacific Group, répertoire de J.-J. Goldmann, en passant par Johnny et Anastasia. Talent qu'il a promis de nous révéler à la fin de sa présentation.
Pénurie de logements: d'une approche sectorielle à une solution globale.
Thème politique incontournable en Suisse et dans le canton de Vaud
Axe fort du prochain programme de législature 2012-2017 du gouvernement vaudois.
Problème de plus en plus débattu à l'échelle des communes
La dimension "intérêt public" du logement prend le pas sur une gestion privée de la problématique.
La pénurie s'installe en parallèle au boom économique, mais en tant de crise apparaît une pléthore de logements vacants. Actuellement le taux de logements disponibles est de 0.4 %, donc les effets de la crise n'ont pas l'air de se manifester pour le moment. Avec un gain de population de +15'000, notre région voit par contre stagner le nombre de logements disponibles, donc la pénurie s'accentue.
La croissance démographique est liée à la croissance économique, comme actuellement le loyer de l'argent est très bas (Libor à 0.01%), la demande de logement explose. Les enjeux sous-jacents :
Nécessité d'accompagner la croissance économique (ou miser sur la décrois-sance)
La volonté de maintenir la qualité de vie propre au territoire vaudois.
La nécessité de garantir des logements adaptés en nombre et en catégorie à " M. et Mme Tout-le-Monde".
La pénurie engendre actuellement un exode de La Côte vers Lausanne, puis La Riviera, voir même Le Chablais, Bulle ou Martigny. Plusieurs communes doivent faire face à la problématique de l'intégration des expatriés.
Postulats politiques actuels :
Dans le cadre légal actuel, le canton n'est ni propriétaire, ni constructeur, ni gérant d'immeuble.
La promotion économique ne saurait jouer le bouc-émissaire de la pénurie du logement.
Les "effets pervers" de la croissance se doivent d'être traités pour eux-mêmes.
Le canton doit désormais se doter d'une véritable politique publique en faveur de la construction de logements répondants aux besoins prépondérants de la population vaudoise.
Les objets disponibles sont de plus en plus rares:
Hausses de loyers très substantielles
Des "taux d'effort" de mois en mois acceptable (= rapport loyer/revenu brut)
La PPE est très attractive pour les demandeurs et les investisseurs (marges !)
Les logements d'utilité publique (probablement mal définis) n'ont pas forcément bonne presse dans les communes.
Nerf de la guerre : des terrains dûment affectés.
Régulation: plan directeur cantonal.
Coordonner mobilité-urbanisation-environnement, valoriser une ressource foncière rare et donc précieuse.
Renforcer la vitalité des centres cantonaux, régionaux et locaux.
En dehors des centres, règle des 15% en 15 ans, dans le but de densifier en évitant l'étalement urbain en sachant que toutes les communes n'ont pas le même potentiel de développement de leur habitat.
Offre effective: zone à bâtir vs thésaurisation
Une révision de la LATC (loi sur l'aménagement du territoire et des constructions) en appui à la politique du logement.
Solutions :
L'Etat n'a pas pour vocation d'être propriétaire.
Les communes doivent se doter de politiques du logement plus volontaires.
L'Etat doit mettre en oeuvre une véritable politique des pôles de logement.
L'Etat doit agir sur le foncier (révision LATC) Par exemple, droit d'emption après 10 ans pour un droit à construire non réalisé.
Quotas de logements à utilité publique dans tous les nouveaux projets.
Notre brillant orateur-chanteur-guilloné termine en nous proposant une ode satirique aux dépens d'un certain M. Broulis.
A capella, sans papiers, il a assuré ! Quel incroyable talent, on aimerait bien le retrouver avec le Pacific Group...