Evolution des moeurs politiques
Avec une faconde plus qu’habituelle, relevant qu’en ce mois rotarien de la femme notre club va en recevoir deux, notre président introduit l’exposé de Madame Suzette Sandoz en la présentant à ceux qui ne la connaissent pas encore : professeure émérite UNIL, ancienne députée, ancienne conseillère nationale… et presque ancienne libérale puisque son parti a récemment cédé aux sirènes du radicalisme.
Les mœurs politiques ont-elles évolué ? Dans la mesure où l’être humain n’a pas beaucoup évolué lui-même, les pratiques politiques ont moins changé que leur médiatisation. La pression des media dont la recherche de rendement commercial s’est considérablement accru a modifié les comportements. Madame Sandoz en souligne trois aspects significatifs :
- le gonflement du rien, cette manie de faire un événement planétaire d’une banalité se traduit par exemple dans les «affaires» montées autour du port du foulard de Mme Calmy-Rey en pays islamique, de ses déclarations sur la possibilité pour un pays neutre d’entrer en discussion avec des Ben Laden ou dans le gonflement du lapsus couchepinesque à propos de M. Moergerli.
- de même, le goût du vedettariat, tentation bien humaine, met en danger la collégialité des exécutifs et diminue leur efficacité. Les exemples de conseillers fédéraux pris au piège parfois le jour de leur élection (Mme Dreyfuss à propos de l’AVS, Mme Leuthardt et le congé paternité, Mme Calmy-Rey et le Kososvo) foisonnent. La coqueluche qu’est devenue l’élection du Conseil fédéral par le peuple, autrefois provocation UDC, est devenue un thème repris personnellement par de nombreux chefs de partis. Ajoutons à cette liste les interventions personnelles de conseillers fédéraux sur les sujets soumis au peuple qui procèdent aussi d’une tendance bien naturelle à se faire remarquer.
- friande de faire mousser ses titres, la presse fait ses choux gras des violations du secret de fonction et des délations personnelles qui se multiplient, telles les affaires Jaggmetti, Rohrschacher ou Naef. Souvent le produit de vengeances personnelles elles sont amplifiées de telle sorte qu’elles occultent les vrais problèmes.
Si cette médiatisation menace le bien commun, quelles résistances faut-il lui apporter ? La réflexion comme l’anticipation politique, le renforcement du charisme personnel des élus et la sanction des violations sont les réponses de notre conférencière très applaudie.