Repas de Noël

mardi 17 décembre 2013 12:00-14:30, Caves de Couvaloup
Conférencier(s): Yves-Etienne Kahn

Notre président ouvre ce lunch et souhaite la bienvenue à toutes les personnes présentes.
Notre membre, Jean-Daniel Meylan a son anniversaire ce mercredi 18 décembre, il offre le champagne pour l’apéritif du repas de Noël.
Ce lunch est préparé et servi dans les caves de Couvaloup. Nous étions 64 personnes dont 23 épouses et 3 veuves de nos membres, Rose Burdet, Chouquette Serex et Christiane Donzé.
Un don à l’Association « Pas seul à Noël » a été fait par Martin Koneckny, en complément à la collecte de Noël qui aura lieu le mardi 24 décembre. Cette collecte servira à financer le Noël qu’elle organise ou les personnes seules sont invitées pour le repas du réveillon dans les caves de Couvaloup.
Le pasteur et membre Michel Muller a prononcé ces quelques mots pour lors du repas de Noël :
« L’histoire de Noël pourrait commencer par « il était une fois », comme les contes de notre enfance. Il y a en effet dans les différentes versions de l’histoire de Noël cette part de mystère et de merveilleux, cette part d’imaginaire et de fantastique, qui font partie de notre vie intérieure dès notre enfance, et qui contribuent à nous construire en tant que personnes.
Une image en particulier : ce nourrisson, fragile et nu, dans la crèche. Peut-être nous y reconnaissons-nous, avec les circonstances difficiles de notre naissance que l’on nous a racontées par la suite, ou encore avec la précarité économique qui était celle de notre famille à ce moment-là.
Ainsi cette naissance appelle nos souvenirs : émotion, douceur, nostalgie.
Je viens d’évoquer une ou deux raisons qui font que cette histoire nous touche, croyants ou non croyants. Je vois également un autre point d’accrochage avec notre vie, réelle, telle qu’elle est.
Dans l’une des versions du récit, celui-ci commence avec la mention des hautes autorités de l’époque et du recensement ordonné par l’empereur. Le recensement a deux buts à l’époque : militaire et fiscal, inventorier les troupes potentiellement disponibles et calculer le montant des impôts qui reviendront dans les caisses de l’Etat pour financer son budget.
La naissance de Jésus est ainsi présentée comme historiquement si tuée, elle a lieu dans un pays précis. Elle est enracinée dans la réalité de la vie politique et économique. Elle prend place dans l’existence humaine avec ses limites, ses contraintes, ses jeux de relations et de pouvoir pas toujours sincères, pas toujours harmonieuses, pas toujours joyeuses.
Le récit nous dit que Jésus, qu’il devienne plus tard pour les uns et les autres sujet de la foi ou inspirateur d’une philosophie de vie, d’une sagesse habitée de respect, Jésus déjà comme tout petit enfant, vient prendre place au milieu de notre société humaine telle qu’elle est, au milieu de notre vie humaine telle qu’elle est.
Il vient prendre place au milieu de ce que nous réussissons et de ce que nous ratons, au milieu de ce dont nous sommes fiers et de ce dont nous avons honte. Jésus vient prendre place, sans coup férir, sans avoir été forcément invité, dans notre monde.
J’ai entendu dimanche l’interview du philosophe français, agnostique, Luc Ferry, qui vient de cosigner avec un cardinal catholique un livre en dialogue d’un non-croyant avec un croyant, sur les fondamentaux du christianisme. Sa réflexion est autour de « ce que signifie le message de Jésus pour les non-croyants. » Comme non-croyant il le qualifie de « philosophie de l’amour », il situe l’essentiel du message chrétien dans la spiritualité et non dans la morale, la spiritualité étant « la vie bonne pour les mortels».
Dans ses pages sur Noël, il précise combien cet amour a développé la dimension de la gratuité, pour répondre à la gratuité de Dieu, signifiée en particulier dans la Création. Il écrit : « Or justement, l’une des rares images terrestres, sinon la seule réelle, que nous puissions nous faire de cet acte de gratuité absolue réside dans l’amour que nous éprouvons pour nos enfants. Comme le Dieu des chrétiens avec les humains en général, nous les aimons sans attendre de réciprocité, et nous les aimons encore et toujours même lorsqu’ils sont » (p. 107).

Dans l’interview d’ailleurs, il a ces mots lumineux concernant les tout-petits, qui nous font réfléchir sur notre manière d’aborder les choses : « on trouve d’abord l’amour, on le comprend après. »
Ainsi l’enjeu ces jours n’est pas simplement d’écouter une belle histoire, mais de nous demander, à l’intérieur même de nos croyances, de nos valeurs, de nos convictions respectives, ce qu’elle peut avoir d’inspirateur pour nous-mêmes et nos actions, et de fédérateur pour notre société.
« Il était une foi », si l’expression peut s’entendre sans le « s » à la fin, et réjouir les croyants, elle peut aussi l’être avec le « s».
Pour nous, elle doit même l’être. Car cette simple lettre « s » nous rappelle la devise qui, pour nous rotariens, donne sens à notre engagement : « service above self ».
Servir d’abord. »
Il a ensuite remercier tous les membres présents.